Des news du Roi Arthur

Kaamelott -la série, le film-, Astérix Aux Jeux Olympiques, Coluche… Les projets s’enchaînent et ne se ressemblent pas pour Alexandre Astier. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il va squatter les écrans, le grand et le petit à partir de maintenant. Nous l’avons rencontré lors du dernier Forum International Cinéma & Littérature De Monaco 2008.

Étant dans un festival consacré à l’adaptation littéraire, parlons de la légende d’Arthur que vous avez adapté de manière très particulière dans Kaamelott
Le but de Kaamelott est de restituer un quotidien absent des bouquins, le moyen, le raté, le "pas héroïque". Il faut donc que je m’adresse à la partie très connue de la légende arthurienne, que ce soit le triangle amoureux Arthur/Guenièvre/Lancelot, Excalibur, Perceval. On ne peut pas parler d’adaptation car ce serait une véritable étude des romans de la Table Ronde. Je me sers de la mythologie arthurienne pour la décaler, d’autant qu’il existe plusieurs romans situés à des siècles différents. En plus, ce qui m’intéresse, c’est la partie "supposée" historique vers du Ve siècle "britto-romain".

Par contre, au fil des saisons, l’ambiance se fait de plus en plus sombre...
Oui, ce qui est agréable avec une série où l’on est à l’aise, c’est que l’on peut emmener son héros partout. Je refuse de me laisser enfermer dans un truc pré-établi. Or dans la saison 5, j’avais envie d’amener Arthur dans les tréfonds de la dépression.

Et pour la prochaine saison, vous prévoyez de nouvelles guest-stars ?
Oui, mais j’appelle plus vraiment ça "guest star" dans la mesure où ils prennent une place à part entière dans l’histoire, comme Christian Clavier qui joue le rôle d’un avocat à un moment où Kaamelott vit une espèce de pénurie administrative. C’est un rôle essentiel alors que le mot "guest star" a une connotation très ponctuelle. On va avoir Pierre Arditi, Patrice Chesnais (avec il vient de terminer Home Sweet Home, ndrl) et d’autres personnes dont je ne peux pas vous parler car on n’a pas encore finalisé les choses.

Peut-être José Garcia avec lequel vous vous entendiez très bien sur Astérix... ?
Je m’entends très bien avec Benoit Poelvoorde aussi mais ce n’est pas le moment. La prochaine saison de Kaamelott se passant à Rome, je n’ai pas envie de réintégrer des acteurs qu’on vient de voir dans Astérix dans un environnement romain. On aurait l’impression que je surfe sur un truc qui est déjà fait alors que je suis un poil plus original que ça ! Du coup, ça me coupe l’envie de les faire venir immédiatement.

Et au niveau de l’adaptation sur grand écran, vous en êtes où ?
Il y a sept saisons prévues or le tournage de la sixième saison commence le 21 avril prochain. Il reste donc deux années de travail. J’avoue que j’aimerais écrire et réaliser un long-métrage avant le dernier volet ; le tout est de voir avec mes camarades de la production si la réalisation du film peut attendre la fin de la série. Je n’aimerais pas qu’on oublie Kaamelott avant le long-métrage mais en même temps je pense qu’on peut faire confiance à ce projet pour susciter la patience des gens. Ça donnerait l’impression de moins se précipiter.

En ce moment, vous avez beaucoup de projets au cinéma. Vous trouvez le temps de tourner d’un côté et de vous concentrer sur la conception de Kaamelott de l’autre ?
Oui, mais j’ai refusé les premiers rôles qu’on me proposait parce que pour le moment ce que je m’écris m’intéresse plus ou alors on me propose des personnages de râleurs trop proches d’Arthur. Je prends plaisir à jouer des rôles à l’opposé d’Arthur. Ce ne sont pas des présences qui pénalisent mon temps d’écriture, au contraire. Je vais par exemple jouer dans le prochain film de Lisa Azuelo – Lol avec Sophie Marceau – qui a de nouveau eu le bon goût de me proposer des trucs que je ne pourrais jamais écrire pour moi-même. En plus, c’est une écriture féminine. C’est un vrai coup de frais. Mais l’écriture de Kaamelott reste mon quotidien, même quand je tourne des films.

Vous venez de terminer le tournage du film sur Coluche. Quel personnage y interprétez-vous ?
Je joue Jean-Marc Reiser (dessinateur de presse humoristique décédé en 1983) qui était un des deux très bons amis de Coluche, avec Patrick Dewaere dont le personnage n’est pas dans le film. J’ai essayé de trouver des points communs avec cet homme, notamment dans le fait qu’il était à l’encontre de ses dessins et qu’il détonnait dans le décor des Charlie Hebdo/Hara-Kiri. En plus, il y a le plaisir de se replonger dans le Paris des années 80 qui représentent désormais une autre époque, avec ses voitures, ses costumes, ses salles de rédactions enfumées…etc. Des choses qu’on ne verra plus maintenant. C’était vraiment très agréable !

Propos recueillis par Marion Batellier (Monaco, Mars 2008) – www.commeaucinema.com