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Cinecdotes
2 avril 2008

Délivrez-nous du mal - Omerta au Vatican


Qui n’a jamais entendu parler des actes de pédophilie cachés par les plus hautes autorités de l’Eglise Catholique américaine ? C’est ce scandale d’une amplitude sans précédent que retrace la journaliste Amy Berg dans Délivrez-nous du mal, nommé l’an passé à l’Oscar du meilleur documentaire. Pour ce faire, elle retrace le parcours criminel du Père Oliver O’Grady qui, durant plus de vingt ans, a abusé d’enfants de sa communauté sans jamais être inquiété, ni par la justice, et encore moins par sa hiérarchie, laquelle n’a rien fait pour mettre fin aux pulsions du prêtre, se contentant de le transférer dans d’autres paroisses de la région.


Amy Berg a retrouvé O'Grady en Irlande, libéré après seulement sept années de prison. Les confidences de l’ancien prêtre se révèlent d’autant plus dérangeantes que l’homme semble aujourd’hui encore minimiser la portée de ses actes, comme déconnecté du mal qu’il a fait. Un personnage d’autant plus troublant qu’on lui donnerait le bon Dieu sans confession. Mais sous ses apparences de grand-père tranquille, O’Grady est un prédateur sexuel sans état d’âme. Utilisant son témoignage comme point de départ, la réalisatrice a enquêté sur les rouages d'un système corrompu faisant un amalgame éhonté entre la pédophilie et l’homosexualité pour justifier son silence.


Pour mieux cerner son sujet, la réalisatrice a pris le parti d’enquêter à la fois du côté des bourreaux et des victimes, aujourd’hui adultes. Dommage que le documentaire tire parfois un peu trop sur les ficelles émotionnelles au lieu de se concentrer sur le vrai scandale : l’hypocrisie de l’Eglise face aux actes de pédophilie. Cependant, l’obstination de l’Eglise de maintenir aujourd’hui encore des principes ancestraux s’avère édifiante. Le documentaire s’interroge notamment sur l’éternelle question du célibat des prêtres Catholiques. Et ce n’est pas la nomination de Benoit XVI, que l’on dit au courant du scandale américain bien avant qu’il n’éclate, qui changera la donne.


Un an après Jesus Camp, qui dénonçait la manipulation des jeunes esprits par l’Eglise Evangeliste, Délivrez-nous du mal pointe une fois encore du doigt les dérives des instances religieuses. « Pour moi, la hiérarchie de l’Eglise est un exemple d’abus à la plus grande échelle du système » explique Amy Berg. Ce ne sont pas les 100 000 victimes murées dans le silence qui diront le contraire.

Marion Batellier -  02 Avril 2008 - www.commeaucinema.com

 

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